4200km en 100 jours en autonomie complète.

Par Yann Jeannin.

Ça fait bientôt 5 ans maintenant que, ma jument Querida et moi, avons fait un tour de France en autonomie. 4200 kms en 100 jours. Partis de Carmaux (Tarn) le 4 avril 2010 nous avons traversé les Cévennes, les Alpilles, le Vercors, le Jura, les Vosges, la plaine de Loraine et la Marne, la région parisienne, la Normandie, la Bretagne, le val de Loire, la Touraine, les Charente, le Périgord, pour revenir à Carmaux par le Tarn et Garonne.

Ma plus grande satisfaction est d’être arrivé avec une jument en pleine forme, et même plus en forme qu’au départ. Dès le début pourtant nous avons été plusieurs fois en péril. Une glissade au dessus des gorges du Gardon et Querida est restée 10 mn dans l’impossibilité de se relever sur ce chemin de calcaire à 40 cm du vide avec pour seul rempart un petit buis chétif, ou encore la chute dans le canal des Alpilles et les 2 heures dans l’eau à 4°C pour trouver un moyen d’en sortir. Mais chemin faisant nous avons appris à éviter les pièges, à faire des détours pour éviter de prendre trop de risques. Et c’est avec bonheur que nous avancions chaque jour, en oubliant même parfois de prendre du repos.

Oui je parle de bonheur car c’est de ça qu’il s’agit, et pourtant je n’occulte pas les nombreux moments difficiles. L’éloignement de ceux que j’aime, les conditions climatiques rudes, les jours entiers sans nourriture, les passages de villes au milieu des camions pour franchir les grandes rivières et les fleuves, les mauvaises rencontres, les petites blessures, le découragement parfois.

Mais je retiens surtout les joies. La joie simple et forte de trouver un pré d’herbe verte et grasse pour ma jument, du coucher et du lever du soleil partagés avec elle, de la réussite d’un franchissement délicat  et de la joie intense des rendez-vous avec mes garçons, toujours compliqués à organiser mais tellement importants pour eux comme pour moi. Et puis tous ces gens croisés, tous ces partages improbables, parfois juste quelques mots ou un verre, parfois accueilli pour une nuit au sec comme chez France, Jacques, Jean-Philippe, Jean-Jacques, Antoine et Hélène, Claire, Alain, Sonia et Eric, Valérie… Tous ces gens qui ont ouvert leurs portes un instant aux voyageurs que nous étions, Querida et moi, merci à eux…

Je suis heureux aujourd’hui de partager mon expérience avec vous au sein de notre élevage.

Actualité précédente : 1200 km en 22 jours des Pyrénées à la Normandie

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *